Archives de catégorie : COVID-19

COMMUNIQUE DE PRESSE

Épidémie : l’école sous tension

JM Blanquer a réuni aujourd’hui les organisations syndicales pour faire un point sur la situation sanitaire puis a présenté les mesures lors d’un point presse.

Au cours de la réunion, la FSU a alerté sur une situation critique et qui se dégrade dans les écoles et établissements scolaires, résultat du manque d’anticipation et d’absence de décisions fortes. La FSU a en particulier insisté sur la nécessité de prendre de manière beaucoup plus systématique des décisions de fermetures de classes et écoles quand la situation le rendait nécessaire. L’accueil des élèves dans les classes lorsque les enseignant-es ne sont pas remplacé-es induit un brassage d’élèves totalement contraire aux préconisations sanitaires. L’annonce, lors de la conférence de presse, de la fermeture de classes dès le premier cas de covid dans les 19 départements dits « confinés » va dans le bon sens. Mais le recrutement annoncé de personnels supplémentaires sera-t-il suivi d’effets ?

Par ailleurs, les « demi jauges » doivent être généralisées à l’ensemble du second degré, à minima dans les zones dites confinées. Or, seule une consigne de « souplesse » a été annoncée par JM Blanquer en cas de demande de fonctionnement en demi jauge d’un collège, on peut craindre qu’elle soit peu suivie d’effets. La FSU a par ailleurs redit qu’elle avait fait des propositions qui n’ont été que très partiellement prises en compte depuis le début de la crise sanitaire : aération des salles, purificateurs d’air, véritable politique de tests, création des postes nécessaires pour faire face à la situation. Elle a rappelé son exigence de mettre en œuvre dès maintenant une politique de vaccination de l’ensemble des personnels.

Malgré les quelques annonces, ce soir les inquiétudes demeurent. Sans donner réellement les moyens supplémentaires, le Ministre prendrait la responsabilité de ne plus pouvoir éviter la fermeture générale des écoles et établissements. La FSU appelle les personnels à dénoncer toutes les situations de tension rencontrées sur le terrain et à discuter collectivement des actions nécessaires.

Les Lilas, le 26 mars 2021

Gestion de la crise sanitaire

Éducation Nationale : l’improvisation continue

Le ministère a réuni ce mardi 2 mars les organisations syndicales pour un point sur la situation sanitaire. La FSU a dénoncé les insuffisances et le déni de réalité qui semblent s’être imposés comme mode de gestion au Ministère et a réitéré ses propositions concrètes pour une meilleure anticipation de toutes les situations. Alors que la situation épidémique s’aggrave avec notamment un taux de positivité record au variant anglais parmi les classes d’âge scolaire et que scientifiques et médecins appellent à prendre enfin en compte l’importance de la circulation du virus dans les écoles et établissements scolaires, le ministère ne prévoit aucune autre mesure qu’une campagne de tests, sans préciser son organisation. Les objectifs chiffrés donnés par le ministre dans les médias tendent à faire croire à une campagne massive mais dans la réalité, c’est plus une campagne « ciblée », s’appuyant sur des panels, qui semble se mettre en œuvre. Par ailleurs, les mesures prises en cas de découverte de cas de Covid ne sont pas renforcées : une fois qu’on a testé, que fait-on ? Le retour à la règle d’une fermeture dès un seul cas positif dans une classe a été vite abandonné alors que le variant anglais devenu majoritaire est beaucoup plus contagieux. En outre, si les tests salivaires se déploient en partie pour les élèves, ce que la FSU avait demandé depuis longtemps, rien n’est clair sur les modalités concrètes de ces campagnes : se font-elles sur le temps de cours des élèves ? Dans quels locaux ? Qui fait quoi et avec quels protocoles spécifiques ? etc. Enfin, rien n’est fait pour renforcer la protection sanitaire des personnels en améliorant notamment leur accès aux tests.

La FSU a obtenu, lors de la réunion, que le ministère reprécise que les tests doivent être organisés et gérés par des professionnel-les et partenaires venant en renfort des personnels de l’éducation nationale, et non par les enseignant-es comme cela a été le cas la semaine dernière dans de nombreuses écoles. La mobilisation de la FSU, dénonçant ces derniers jours les pratiques de certains DASEN qui demandaient aux enseignant-es de pratiquer eux-mêmes ces tests, a enfin payé. La FSU demande un cadre ministériel précis et concerté qui sécurise durablement l’ensemble de la communauté scolaire.

D’autre part, la FSU a insisté sur le stress et la détresse psychologique engendrés par la crise sanitaire et sociale à laquelle sont confrontés les élèves. La FSU a acté positivement le fait que la DGESCO ait rappelé dans une circulaire le rôle des assistant·es de service social, infirmièr·es, médecins et psychologues comme personnels qualifiés pour la prise en charge de ces problématiques, mais la FSU demande que les moyens leur soient donnés pour assurer ces missions, et que les représentant-es des personnels sociaux soient reçus.

Aucune clarification n’a été apportée sur la campagne de vaccination. Alors que le ministère avait parlé d’une vaccination en mars, aucun calendrier n’est disponible, aucune modalité n’est donnée aux personnels dont quelques-uns, parce qu’ils font partie des personnes vulnérables, sont contactés par leur médecin traitant. Rien ne semble avoir été anticipé : après avoir raté le lancement des tests dans l’Éducation Nationale, le gouvernement va-t-il rater la vaccination des personnels ? La FSU exige des réponses rapides à cette exigence.

Enfin, la FSU a obtenu que soient pérennisées les possibilités ouvertes en novembre de recruter des personnels supplémentaires pour remplacer les personnels absents du fait de l’épidémie (parfois appelés « brigades COVID ») et permettre aux établissements d’appliquer les préconisations sanitaires (notamment des assistants d’éducation). Nous avons cependant dénoncé l’insuffisance de ces moyens, le fait qu’ils ne soient pas décidés pour l’ensemble des équipes pluriprofessionnelles alors que leurs effectifs étaient déjà auparavant sous dotés, et que les contrats signés dans ce cadre soient très courts, interrompus pendant les congés et donc sources de précarité pour les personnels concernés et d’incertitude pour le service public d’éducation.

En cas d’annonces du premier ministre jeudi soir qui auraient des conséquences pour l’Éducation Nationale et pour l’enseignement agricole, la FSU exige qu’une réunion sanitaire se tienne dès vendredi.

Contrôle du CO2 dans les salles, politique de test/traçage/isolement à la hauteur, masques gratuits pour les élèves et les personnels, vérité sur les chiffres, moyens humains et financiers immédiats, priorisation de la vaccination pour les personnels… les ministères doivent prendre en compte et mettre en œuvre ces conditions urgentes dans le cadre d’une stratégie globale de lutte contre la Covid dans les écoles et les établissements scolaires.

Les Lilas, le 02 mars 2021

COMMUNIQUE DE PRESSE

Pour des mesures d’urgence et une stratégie globale contre le Covid19 en milieu scolaire

Presque un an après le début de la crise sanitaire, la gestion ministérielle de ce dossier est marquée par de très nombreuses insuffisances qui frisent parfois l’irresponsabilité. Enfermé dans un déni coupable de réalité, le ministre de l’Éducation nationale multiplie les sorties médiatiques à contre-courant de la situation sanitaire réelle. Il prend aussi des décisions incompréhensibles dont la dernière en date est l’allègement du protocole sanitaire alors même que les variants circulent davantage sur le territoire. Pourtant les différents avis et études scientifiques convergent tous pour mettre en avant le rôle actif de l’école dans la diffusion de l’épidémie.

Attachés au maintien de l’ouverture des écoles et des établissements comme à la scolarité en présentiel des élèves, la FSU, la FCPE, le collectif Ecole et Familles oubliées exigent la mise en place d’un protocole sanitaire qui permettrait enfin d’assurer la protection des élèves et des adultes et plus largement de la société par une gestion responsable et volontariste de la crise sanitaire. Parmi les mesures à prendre en urgence :

  • la diffusion par aérosol est un élément clé de la circulation rapide du virus. Cette donnée n’a jamais vraiment été prise en compte par le ministère de l’Éducation nationale : les établissements scolaires ne sont toujours pas équipés en détecteurs de CO2, les conditions d’aération sont déplorables. C’est uniquement grâce à des initiatives individuelles (parents d’élèves, enseignants) ou politiques (collectivités territoriales) que des capteurs de CO2 sont installés dans certaines classes. L’Éducation nationale en est donc réduite à compter sur la grande débrouille de ses usagers. Nous exigeons l’équipement en détecteurs de CO2 de toutes les écoles, établissements scolaires et CIO, des purificateurs d’air pour les cantines, ainsi que la mise en place d’une large campagne d’information et de sensibilisation sur la diffusion par aérosol.
  • la politique de tests/traçage/isolement n’est pas à la hauteur, encore plus dans un contexte de diffusion des variants anglais, brésilien et sud africain. Nous demandons qu’il n’y ait pas de distinction en fonction des variants : un cas positif doit entraîner la fermeture de la classe et les adultes doivent être systématiquement considérés comme cas contacts. La politique de tests doit être renforcée : si l’annonce de tests salivaires va dans le bon sens, elle est insuffisante face aux enjeux de la période. Il faut davantage de tests, réguliers, une stratégie de déploiement plus lisible et mieux coordonnée ainsi qu’une plus grande réactivité des ARS. Il s’agit également de mettre en place une surveillance épidémiologique avec une stratégie de dépistage de masse, entraînant des tests réguliers.
  • il est incompréhensible que l’Éducation nationale ne soit pas en mesure de fournir des données fiables et précises sur le nombre de cas (y compris de variants), les conséquences en terme de fermeture de classes et d’établissements, le nombre de tests, leur type, les résultats par académie et au niveau national. Nous exigeons que ces données soient fournies chaque semaine, en open data.
  • nous réitérons notre demande que l’État fournisse des masques chirurgicaux aux élèves. L’interdiction de porter des masques faits maison ne s’est pas accompagnée d’une mesure de gratuité ce qui met de nombreuses familles en difficulté alors même que la crise économique frappe durement bon nombre de ménages. De plus, la fourniture de masques chirurgicaux permet de s’assurer du renouvellement régulier et de la qualité des masques portés par les élèves.

Ces mesures urgentes doivent s’accompagner d’une réelle réflexion et concertation sur le meilleur moyen de sécuriser les établissements scolaires. Des moyens humains et financiers doivent aussi être débloqués à court et moyen terme : pour assurer les remplacements, pour préparer la rentrée 2021, pour alléger les effectifs, pour engager les aménagements nécessaires dans les locaux etc…

Nos organisations exigent donc la mise en place d’une stratégie globale de lutte contre le covid19 et de prévention en milieu scolaire. Il y a urgence !

À Paris, le 24 février 2021

COMMUNIQUE DE PRESSE

La crise sanitaire s’aggrave, le ministre de l’Éducation s’enferme dans le choix de l’imprévision !

Les organisations syndicales de l’éducation n’ont été reçues pour un point sur la situation sanitaire qu’aujourd’hui, 4 jours après une rentrée qui aurait pourtant dû faire l’objet de la plus grande vigilance après le brassage lié aux vacances et aux fêtes de fin d’année. Et cette réunion s’est tenue quelques heures avant les annonces du Premier Ministre qui a pourtant prévu de donner le cadre général de gestion de la crise sanitaire qui aurait été utile pour apprécier sa déclinaison à l’Éducation nationale.

De nouveau, Jean Michel Blanquer affiche beaucoup d’intentions mais se soucie peu des moyens pour les mettre en œuvre : aucune politique de tests à grande échelle, d’isolement des personnels et élèves positifs ou cas-contact, d’aération renforcée des salles, de non-brassage des élèves, etc. Les demi-groupes sont possibles uniquement en lycée et sans cadrage national, ce qui contribue à creuser les inégalités. De même, l’organisation des périodes de formation en entreprise est laissée à l’appréciation de chaque lycée professionnel, créant des inégalités et désorganisant les enseignements. La question des examens est renvoyée au dernier moment.

Tout et son contraire sont dits sur la vaccination, tantôt annoncée en mars et organisée dans les écoles et établissements scolaires, tantôt prévue comme pour toute la population plus tard et via le médecin traitant. Les personnels ou les élèves vivant au domicile avec une personne considérée comme vulnérable ne bénéficient toujours pas de mesures de protection renforcée. L’ensemble des agent-es des services publics, particulièrement exposé-es, doivent avoir accès dès maintenant aux vaccinations. De manière générale, la FSU a demandé pour tous les personnels des protections adaptées à leur exposition, notamment pour les AED et les AESH. La FSU a fait des propositions pour que tous les scenarii soient envisagés, y compris en cas de circulation d’un variant plus contagieux et touchant davantage les jeunes du virus, sans véritable prise en compte par le ministère.

La crise engendre des tensions fortes sur le climat scolaire et social et la communauté scolaire est fatiguée et inquiète. La jeunesse, frappée de plein fouet par les conséquences des crises sanitaire, économique et sociale qui se combinent désormais, mérite d’être au cœur des préoccupations. Cela passe par un plan de recrutements massifs, le renforcement des équipes pluriprofessionnelles au sein des établissements scolaires et le maintien des infimier-es de l’Éducation nationale et d’une politique éducative sociale et de santé sous la gouvernance et la responsabilité pleine et entière du ministère.

De même, la situation sociale dramatique que vivent les étudiant-es nécessiterait un plan d’action conséquent.

La jeunesse est une grande oubliée du « plan de relance » alors qu’elle est l’actrice de la société de demain !

La gestion erratique et sans moyens supplémentaires de la crise sanitaire est à la mesure du mépris que les personnels ressentent sur l’ensemble de la politique éducative, édictée à l’endroit des conditions d’exercice de leurs métiers et missions et de leurs expertises professionnelles et de l’absence de reconnaissance de leur engagement quotidien par des carrières et des salaires revalorisés.

Cela ne donne que plus de force à l’appel que la FSU, avec une large intersyndicale, a lancé à tous les personnels de l’Éducation nationale, rejoints par l’enseignement supérieur et la recherche, à se mettre en grève mardi 26 janvier et, dès maintenant, à exiger les mesures de protection nécessaires de leur employeur.

Les Lilas, 07 janvier 2021

COMMUNIQUE DE PRESSE

SITUATION SANITAIRE :
COMMUNIQUÉ COMMUN
FSU, UNSA Education, Sgen-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, SUD Éducation, Sncl-Faen

Paris, le 16 novembre 2020
Au vu de la situation sanitaire et des tensions qu’elle fait peser sur le système éducatif, mais aussi du fait de la forte inquiétude des personnels de l’Éducation nationale sur le rôle de l’École dans la propagation de l’épidémie, les organisations FSU, UNSA Education, Sgen-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, SUD Éducation, Sncl-Faen demandent :

  • l’organisation de points réguliers entre le ministère et les organisations représentatives, notamment à chaque fois que des annonces importantes sont faites publiquement. À ce jour, une seule réunion a eu lieu depuis le début de l’année, ce qui est très insuffisant ;
  • la mise en oeuvre du cadre national relatif au plan de continuité pédagogique et l’élargissement aux collèges et aux écoles des possibilités aujourd’hui offertes en lycée en termes d’organisation pédagogique ;
  • un soutien sans faille de l’administration envers l’ensemble des personnels afin de leur apporter de l’assistance quand ils en ont besoin, et surtout d’éviter de leur compliquer la tâche par des contrôles tatillons, notamment sur les fonctionnements pédagogiques retenus ;
  • le recrutement de personnels (remplaçants, assistants d’éducation) comme annoncé par le ministre lors de la conférence de presse du 12 novembre, afin non seulement d’améliorer les conditions d’exercices actuelles, mais également d’anticiper sur les scénarios futurs ;
  • l’arrêt de toute utilisation et de toute communication par le ministère de chiffres dont la fiabilité est remise en cause par les méthodes de collecte, chiffres qui pourraient conduire à sous-estimer la propagation du virus au sein des écoles, collèges et lycées et, en cela, mettre en danger la santé des personnels et des usagers.