COMMUNIQUE DE PRESSE

L’école à la carte n’est pas une réponse à l’épidémie

Comme un symbole de cette année hors norme, c’est encore une fois par les médias, à 48h de la date concernée, que la FSU et les personnels ont appris les modalités de (dés)organisation de cette fin de semaine. Lundi 14 décembre, le ministère a annoncé que les absences des élèves jeudi et vendredi seront tolérées, afin de les protéger, eux et leurs familles, dans la perspective des fêtes de fin d’année. Ce matin, le premier ministre, Jean Castex a confirmé que l’école, ne serait plus obligatoire jeudi et vendredi à la veille des vacances.

Y a-t-il encore un pilote dans l’avion Éducation nationale ? Depuis le début de la crise sanitaire, la FSU demande qu’à chaque échéance importante, plusieurs scénarios soient élaborés. Alors que tous les signaux montraient ces dernières semaines que la situation sanitaire ne s’améliore pas aussi vite que prévue, rien n’a été prévu par le ministère. Jeudi 10 décembre, à l’occasion du 3eme point sanitaire depuis le début de l’année scolaire, jamais cette hypothèse n’a été évoquée.

Cette annonce est une nouvelle marque de mépris pour les personnels et pour l’école qui se voit à nouveau désorganisée.

Elle va également créer une rupture d’égalité entre les familles qui auront la possibilité de s’organiser pour garder leurs enfants et ainsi protéger les grands-parents et celles qui ne pourront pas car leur situation professionnelle ne leur permet pas.

Par cette annonce, le gouvernement reconnaît implicitement, après avoir nié pendant des semaines cette évidence, que les écoles, collèges, lycées et CIO sont des lieux de circulation du virus et de contamination. La FSU exige donc des réponses sérieuses et responsables à la gravité de la situation sanitaire.

  • la situation des personnels pour la fin de semaine doit être précisée
  • le conseil scientifique alerte sur le caractère très sensible du mois de janvier : l’épidémie ne s’arrêtera pas après les vacances, elle pourrait même au contraire s’amplifier suite aux fêtes de fin d’année. La FSU renouvelle sa demande : différents scénarios doivent être préparés et discutés, notamment l’hypothèse d’un renforcement du protocole sanitaire et ses implications organisationnelles.
    L’école a aussi besoin d’un plan d’urgence comprenant un recrutement massif de personnels d’enseignement ou exerçant des missions d’éducation ou d’accompagnement.

Le gouvernement doit d’urgence agir et apporter des réponses pérennes probantes et rapides permettant de poursuivre l’école en présentiel sous pandémie.

Les Lilas, le 15 décembre 2020

Entretien professionnel pour les stagiaires 2020-2021 : c’est toujours non !

13 décembre 2020

Jeudi 10 décembre, le Ministère organisait une réunion avec les organisations syndicales pour présenter le projet de grille d’évaluation. Les syndicats de la FSU ont réaffirmé leur opposition à cette épreuve.

Le 28 août dernier était publié un arrêté instituant une épreuve d’entretien professionnel pour les lauréat·es dont les oraux d’admission n’avaient pu se tenir en 2020. Dès le départ, les syndicats de la FSU ont demandé l’annulation de cette nouvelle épreuve. Depuis lors, nous attendions des précisions pour pouvoir communiquer et informer les stagiaires. Le 10 décembre, le ministère a recueilli les observations des organisations syndicales sur la grille d’évaluation qui, selon l’arrêté du 28 août, doit être publiées avant la fin de l’année 2020.  La grande majorité des organisations syndicales présentes ont demandé une nouvelle fois l’abandon de cette épreuve injustifiée, et qui fait double emploi avec les évaluations requises pour la titularisation.

L’entretien d’une durée de trente minutes se déroulerait en deux temps. Dans un premier temps, le/la stagiaire présenterait pendant dix minutes une « situation professionnelle personnelle vécue ». Pour cette première partie, le/la stagiaire serait évalué·e sur la « communication », le « choix de la situation professionnelle et [la] qualité de l’analyse », ainsi que sur la « pertinence des choix que le stagiaire a été amené à faire au regard de ses obligations professionnelles et du référentiel de compétences ».  La deuxième partie de la grille sert à évaluer, au cours d’un entretien d’une vingtaine de minutes, les mêmes compétences au mot près que celles définies dans l’article 3 de l’arrêté du 28 août 2020… Pour chacun des items d’évaluation (trois pour la présentation, quatre pour l’entretien), le projet de grille propose deux niveaux (« satisfaisant » ou « insuffisant »).

Les interventions des syndicats de la FSU ont notamment porté sur:

  • la composition de la commission : pour les PLP et les CPE, la grille laisse entendre qu’elle serait composée exclusivement d’un représentant de l’inspection  (différent de celui qui suit le stagiaire) et d’un représentant du corps des chefs d’établissement, disparue la possibilité que ce soit un membre du corps auquel appartient le/la stagiaire ;
  • les malentendus à craindre à propos du choix de la « situation professionnelle vécue », très peu explicite (alors que le choix lui-même fait l’objet d’une évaluation) ;
  • le caractère binaire de l’évaluation ;
  • la difficulté, pour la commission, de mesurer, en trente minutes, de la « capacité d’analyse et de réflexivité » dans les domaines indiqués…

Le représentant de la DGRH a convenu à plusieurs reprises qu’il fallait « qu’on définisse un peu plus avant cette situation professionnelle » en sachant que le calendrier est très contraint : la grille devant être publiée avant la fin décembre, il est probable qu’il faille ensuite attendre la diffusion via les rectorats d’une note de service plus explicite, « le plus tôt sera le mieux ».

Nous avons cependant obtenu quelques précisions :

  • l’entretien ne doit pas se tenir avant mars, et si rien ne semble encore calé, le Ministère ne donne pas pour instruction qu’il se tienne pendant les congés de printemps (une information qui circule parfois dans certaines académies), ce qui paraît de l’aveu de M. Estournet, « compliqué » ;
  • cette épreuve doit être, vis-à-vis du reste de la procédure de titularisation, «étanche » c’est-à-dire que la commission ne doit pas disposer des éléments aux mains du jury académique  qui décidera de la titularisation. L’avis de la commission vient compléter ces éléments.

Au final, nous n’avons obtenu que peu d’informations. Jamais le Ministère n’explicite ses intentions, pire encore il renvoie par moments à un entretien d’embauche classique dans lequel l’employeur peut demander  aux candidat-es de citer « une de leurs qualités », ou « un de leurs défauts »… Ce n’est pas ce genre de déclaration qui va rassurer les stagiaires, qui ont davantage besoin de soutien cette année que d’une épreuve supplémentaire.

COMMUNIQUÉ

Paris, le 10 décembre 2020

PFMP et examens 2021 dans la voie pro :
des aménagements qui ne protègent pas des iniquités

Le SNUEP-FSU a participé à une multilatérale au ministère sur les aménagements prévus pour les examens 2021 dans la voie professionnelle. L’annonce majeure, déjà faite dans une instance non représentative, le comité de suivi de la réforme, consiste à reconduire, pour la session à venir, les seuils minima de semaines de PFMP effectuées par les candidat×es déjà appliqués à la session 2020, suite au confinement.

Si, pour le SNUEP-FSU, cette annonce est une mesure de bon sens, elle ne résout en rien les problèmes d’équité qui vont se poser entre les candidat×es qui ont pu effectuer ces stages et les autres. D’autant que le ministère insiste toujours pour que les élèves fassent un maximum de PFMP pour se rapprocher du décompte ordinaire, hors crise sanitaire. Pour le SNUEP-FSU, il aurait été plus sage de geler toute période de stage au-delà des seuils fixés, de manière à équilibrer entre tout×es les candidat×es le nombre de semaines effectuées. Ce gel des PFMP permettrait également de redonner du temps aux enseignements en classe, malmenés par les organisations dérogatoires diverses liées à la crise sanitaire.

Par ailleurs, le ministère prévoit, pour les seul×es candidat×es n’ayant pas atteint ces seuils, des mesures dérogatoires formulées sous formes d’hypothèses pouvant se cumuler. Sont ainsi envisagées des validations de périodes effectuées par les élèves dans leur propre établissement ou des petits boulots faits pendant les vacances. Pour le SNUEP-FSU, ces deux dispositions contreviennent gravement aux règlements habituels cadrant les PFMP. La première ne pourra qu’alourdir la charge de travail des collègues, notamment en enseignement professionnel. La seconde propose purement et simplement d’externaliser sans réel contrôle une partie de la formation des candidat×es sous statut scolaire ! La troisième hypothèse, quant à elle, permettrait aux candidat×es de continuer à valider leurs semaines de PFMP au-delà des épreuves écrites de l’examen, pendant l’été 2021. Pour le SNUEP-FSU, cette possibilité ne peut s’accepter que pour des candidat×es ayant au plus 3 semaines à valider, de manière à ce que le suivi n’empiète pas sur les vacances scolaires.

Au-delà des problématiques liées aux durées des PFMP, le ministère propose également un assouplissement du calendrier des CCF. Pour autant, aucune réduction du nombre de situations d’évaluation ne semble prévue à ce stade. Pour le SNUEP-FSU, ce n’est pas seulement à des changements de calendrier, d’ailleurs laissés à la seule appréciation du/de la chef·fe d’établissement, qu’il faut procéder. Pour redonner du temps aux enseignements et du contenu aux évaluations certificatives, c’est bien le nombre de CCF obligatoires qu’il faut baisser !

Enfin, concernant les contenus validés par les examens, même si le ministère assure y être attentif pour que les diplômes conservent une valeur en termes de qualification professionnelle, ils sont restés loin du centre des préoccupations pendant cette multilatérale. C’est pourquoi le SNUEP-FSU a rappelé qu’en raison de la crise sanitaire, tou×tes les élèves n’auront pas eu l’occasion de parcourir l’intégralité des programmes et référentiels dans les différentes disciplines. Le SNUEP-FSU revendique donc la suspension, pour cette année scolaire au moins, des dispositifs de la réforme que sont la co-intervention et le chef-d’œuvre, afin de redonner du temps aux disciplines et du contenu aux enseignements.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Plan d’action pour l’égalité professionnelle
MEN/MESRI :
la FSU dénonce le manque de moyens et l’hypocrisie des ministères.

Alors que la loi l’impose et que la déclinaison de plans d’action relatifs à̀ l’égalité́ professionnelle dans la fonction publique est rendue obligatoire dans chaque ministère avant le 31 décembre 2020, le dossier concernant l’égalité professionnelle et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles est mis en sommeil.

Les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur ont préféré avancer sur d’autres dossiers comme la loi de programmation de la recherche ou la mise en œuvre de la loi de transformation de la fonction publique, alors qu’il n’y avait aucune urgence et qu’elles sont rejetées par une grande partie des personnels.

Les choix politiques opérés révèlent que l’égalité professionnelle n’est pas la priorité de ces 2 ministres. C’est un très mauvais signal envoyé aux professions et aux femmes en particulier dans les deux ministères concernés que sont le MEN et MESRI.

Travailler dans l’urgence sur des axes pouvant constituer de véritables leviers au service de l’égalité professionnelle et de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), quand la loi de transformation de la fonction publique, qui introduit des éléments contraignants en matière d’égalité professionnelle, affaiblit « en même temps » les instances où peut s’exercer réellement le contrôle de leur mise en application (suppression des Commissions Administratives Paritaires et affaiblissement des CHSCT) est incohérent et réduit en pratique les possibilités d’exercice du droit de regard sur les inégalités et les violences sexistes et sexuelles ?

Comment ne pas relever la même incohérence alors que la loi de programmation de la recherche vient d’être votée et que nombre d’interventions et de rapports, dont ceux du Haut Conseil à l’Égalité (HCE) et celui du Conseil Économique Social et environnemental (CESE) ont abouti à des conclusions convergentes sur le fait que la loi de programmation de la recherche votée par le Sénat aggravera la situation des femmes dans l’ESR ?

Comment ne pas dénoncer l’hypocrisie du ministère de l’éducation nationale qui n’a toujours pas proposé concrètement de loi de programmation pour financer une hypothétique revalorisation salariale et qui n’évoque aucune des mesures de rattrapage salarial pour les femmes dans les instances de dialogue social.

Concernant les VSS, il est urgent de dépasser la seule mise en place des cellules d’écoutes pour aller vers leur fonctionnement effectif. La FSU rappelle la nécessité d’une formation solide des personnels de ces cellules et d’un suivi qualitatif de ces dispositifs. Les victimes doivent être visibles et intégrées dans ce plan sous peine de réduire les cellules d’écoute à des coquilles vides.

Il doit être rappelé aux personnels d’encadrement leur obligation de transmettre tout signalement de VSS et d’assurer en la matière leurs obligations de protection des agents.

Les conventions avec les associations professionnelles compétentes dans le domaine doivent se multiplier rapidement sur l’ensemble des établissements et académies pour rattraper le temps perdu. L’impunité des agresseurs et la solitude des victimes doivent cesser. Ces deux ministères doivent maintenant mettre en pratique le principe de « tolérance zéro » comme l’exige le protocole d’accord dans la fonction publique.

L’axe 3 de l’accord est d’ailleurs emblématique du manque d’ambition politique. Aucune mesure de résorption des écarts de rémunération n’est mentionnée dans le projet de plan d’actions alors que les femmes perçoivent toujours des salaires inférieurs de 19% par rapport à ceux des hommes et 13% à temps de travail équivalent.

La FSU souligne la nécessité d’identifier clairement les moyens consacrés à leur mise en œuvre, sans lesquels le plan restera lettre morte. La FSU déplore que les outils de diagnostic, comme celui consacré au calcul des écarts de rémunération, soient arrivés tardivement.

La mise en œuvre des politiques d’égalité est un droit pour toutes et tous et un devoir pour le législateur. En conséquence, les moyens alloués pour leur mise en œuvre doivent être effectifs et ne sauraient être envisagés sous la forme de dotations dépendant le plus souvent d’appels à projet comme c’est le cas pour les établissements du MESRI, ou sous la forme de primes ou d’indemnités adossées à des missions ou du travail supplémentaires qui ne concernent pas tous les personnels et qui sont des dispositifs de discrimination faites aux femmes.

De la même manière, l’accord prévoit des incitations et des sanctions pour les établissements qui ne le mettraient pas en place. Or, cette dimension essentielle est absente des documents étudiés et n’a été évoquée que de manière allusive. La FSU pose donc la question de l’intégration de ces sanctions ou des systèmes de contrainte dans le cadre des lignes directrices de gestion ou des dialogues stratégiques de gestion désormais mis en place entre les établissements et les rectorats.

Pour la FSU, l’égalité n’est pas une option et il est plus que temps de passer des discours aux actes.

Les Lilas, le 04 décembre 2020