Avenir lycéen, le ministre Blanquer doit s’expliquer !

Nous avons appris par voie de presse l’utilisation qui a été faite des subventions accordées à l’organisation Avenir Lycéen. De l’argent public a manifestement été détourné de son usage initial, c’est inadmissible et cela va à l’encontre des principes républicains que nous portons toutes et tous.

Quelques jours plus tard, Mediapart et Libération révèlent que le problème est en réalité plus grave. Le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, des hauts fonctionnaires proches de lui au Ministère comme dans les Rectorats, auraient été directement impliqués dans la création de ce syndicat mais auraient aussi utilisé l’appareil d’État pour favoriser des expressions positives et non contestataires des réformes menées, en particulier la réforme du lycée et du bac . ​ Il ne s’agit pas
seulement d’une question financière, mais d’une atteinte aux libertés démocratiques​​ , en premier lieu nos libertés syndicales et associatives.
Des élèves mineurs, notamment dans les CAVL, ont été instrumentalisés. Cela est aux antipodes de la démocratie, notamment chez les lycéens, où le débat, l’échange, le droit de s’organiser en syndicat indépendant est essentiel pour permettre à chacun ​ de faire l’apprentissage de la démocratie,​ et donc de l’émancipation.

Ces révélations touchent aux fondements même de la démocratie et des valeurs de la République. Toute la transparence doit être faite. Le ministre et le gouvernement ne peuvent, d’un côté, faire de grands discours sur la transparence et l’exemplarité, et dans les faits s’exonérer de ces impératifs.

Nous exigeons la mise en place d’une enquête indépendante, qui ne soit donc pas pilotée par le Ministère. ​ Nous saisirons également Anticor pour que lumière soit faite sur une possible corruption. ​ Si le rôle du Ministre dans la création et l’instrumentalisation d’Avenir Lycéen, mais aussi l’appareil d’État, venait à être confirmé dans les semaines à venir, toutes les conséquences devront en être tirées

COMMUNIQUE DE PRESSE

La FSU appelle à manifester samedi 28 novembre contre la loi de sécurité globale.

  • VALENCE : 14h30  Place de la fontaine.
  • GRENOBLE : 14 h Place Verdun
  • CHAMBERY  : 14h30 Palais de Justice  

De nouvelles images choquantes et inacceptables de policiers à l’encontre d’un producteur de musique et d’une partie de son équipe provoquent une indignation légitime et une colère bien compréhensible. La FSU tient à apporter son soutien aux victimes de ces violences et demande, non seulement, que toute la vérité soit établie mais que des sanctions soient prise. Cette nouvelle affaire doit enfin amener un profond changement dans la politique de sécurité du Gouvernement mais aussi dans la doctrine de maintien de l’ordre du Préfet de police de Paris. Nous exigeons une police républicaine au service de la population.

Cette affaire renforce la détermination de la FSU à lutter contre la loi dite de sécurité globale qui favoriserait, à l’inverse de son intitulé, une aggravation, non seulement du climat sécuritaire qu’a installé le gouvernement mais également des violences perpétrées par des policiers. La FSU porte l’exigence d’une police démocratique et une doctrine du maintien de l’ordre respectueuse des libertés publiques. Le projet de loi « sécurité globale » qui marque une dérive autoritaire inquiétante et inacceptable doit être retiré.

Les Lilas, le 27 novembre 2020

Tribune FSU

Ministre de l’Éducation Nationale :
le discrédit est total

Plus il félicite les enseignant-es pour leur engagement et moins ils et elles y croient. Ses vidéos leur sont devenues insupportables. L’empathie médiatisée n’est que de façade. Le double langage est de mise. Rarement ministre aura connu un tel discrédit chez les professeurs et l’ensemble des agent-es de l’éducation nationale. Le silence répété sur les personnels non enseignants (vie scolaire, PsyEN, personnels de santé et de service social, AESH, administratifs, techniques, territoriaux…) est vécu comme une forme de mépris.

Dès 2017, il se lance dans son grand projet de façonner l’éducation nationale à son idée. Quel qu’en soit le prix ! En s’appuyant opportunément sur une partie des recherches en neurosciences, le ministre façonne une école qui deviendrait un lieu où le destin de chaque élève serait fixé dès le cours préparatoire. Cette conception mécaniste des apprentissages nuit à la réussite scolaire des enfants des familles populaires, et s’appuie sur des évaluations nationales dont le rôle est de faciliter un pilotage vertical du système et de justifier a posteriori ce tri social.

La prétendue « justice sociale » du ministre fige en réalité les inégalités, voire les renforce. Bienheureux les chanceux bien nés ! Le ministre empile les réformes vécues comme autant de renonciations aux missions premières de l’école : dédoublement des CP et CE1 en éducation prioritaire au détriment des enseignant-es surnuméraires, mise en œuvre de Parcoursup qui amplifie les mécanismes de discrimination sociale et scolaire après le baccalauréat, dont il minimise le caractère national pour instaurer l’évaluation permanente des élèves (E3C, enseignements de spécialité), réforme de l’enseignement professionnel, qui retire toute perspective de poursuite d’études aux élèves qui en sont issus en mettant en œuvre une véritable dérégulation de l’offre de formation et une dé-professionnalisation des diplômes, réforme des programmes, démantèlement programmé de l’éducation prioritaire… Tout confirme le retour à l’élitisme : la réussite selon le ministre n’est décidément pas pour tous les élèves.

Jamais ministre n’aura été aussi injonctif. Circulaires et guides formalisent la vision pédagogique ministérielle qui tient avant tout en un retour à des fondamentaux étriqués « lire, écrire, compter, respecter autrui » tournant le dos à la construction d’une ambitieuse culture commune. La priorité au primaire est également à double face : d’un côté des moyens qui de toutes façons étaient nécessaires mais restent largement insuffisants et sont ponctionnés sur le second degré ; de l’autre la satisfaction de sa vision passéiste de l’école symbolisée par le retour à la méthode syllabique et la mise en place autoritaire d’un contrôle vertical du travail des enseignant-es. Le ministre fait fi de l’expertise professionnelle des enseignant-es. La classe devient le lieu de l’individualisation des apprentissages. Quel déni du travail quotidien des enseignant-es qui s’évertuent à construire des citoyen-nes éclairé-es et intelligent-es capables de comprendre et d’agir sur le monde et des personnels non enseignants qui y contribuent.

Les réformes sont mises en œuvre à marche forcée. Les voix critiques sont étouffées (création d’un conseil scientifique « sur mesure » pour limiter les apports des sciences sociales et humaines, renvoi du CNESCO vers le CNAM, minimisation du rôle du CSP et création du Conseil d’évaluation de l’école…) ou enfermées dans un dialogue social de sourd.

La gestion de la crise sanitaire avec les mensonges sur les masques, les protocoles inapplicables, l’information parcimonieuse et trop tardive, le manque d’anticipation, le déni sur les chiffres de contamination des personnels et élèves… Sa communication faite d’aplomb et d’arrogance a fini de retirer au ministre de l’éducation nationale le peu de crédit qui lui restait. Ce ministre pense une école qu’il ne connaît pas. Quand on critique ses réformes, c’est lui que l’on critique.

Les tergiversations concernant l’hommage à Samuel Paty, qu’il a finalement saboté, ont été scandaleuses et ont marqué les esprits.

Jusqu’à présent, le ministre se sentait protégé, inattaquable, ses dérives et les effets néfastes de sa politique éducative étant difficilement perceptibles par l’opinion publique.

En créant de toute pièce un syndicat lycéen parce que sa réforme du bac était très contestée sur le terrain ; il a voulu faire taire ses contradicteurs.

Toute la lumière devra être faite rapidement sur cette affaire et une enquête indépendante devra être menée.

En tout état de cause, cela révèle au grand jour ce qui est une évidence à l’interne. Si l’école tient encore c’est parce que les personnels font front et qu’ils et elles portent à bout de bras le service public d’éducation grâce à leur conscience professionnelle et à leur volonté de faire réussir tous les élèves.

Face à ce discrédit fort dans l’ensemble de la communauté éducative, la FSU interroge publiquement la crédibilité du ministre actuel à continuer d’être l’interlocuteur des personnels et à conduire une autre politique éducative.

Les Lilas, le 26 novembre 2020

Réussir sa mutation

Vous souhaitez muter dans le cadre du mouvement inter, alors suivez ces premiers conseils :

  • Lisez le journal spécial mutations 2021 du SNUEP-FSU détaillant les règles du mouvement et donnant plusieurs indications.
  • Prenez contact avec les élu-es du SNUEP-FSU de votre section académique le plus tôt possible pour obtenir des conseils les plus adaptés à votre situation et avoir le temps d’effectuer une modification des vœux avant la fermeture du serveur.
  • Complétez les fiches de suivi syndical qui vous concernent et renvoyez-les rapidement à votre section académique du SNUEP-FSU.
    Cette fiche est indispensable car elle permet d’affiner les premiers conseils donnés. Elle permet aussi de suivre votre dossier tout au long de la procédure par les élu·es du personnel.
  • Adhérez au SNUEP-FSU afin de vous assurer un suivi prioritaire de la part des commissaires paritaires du SNUEP-FSU.

Les serveurs pour les demandes de mutation ouvrent le 17 novembre 2020 et seront fermés dès le 8 décembre 2020 à midi. Les résultats de mutations vous serons transmis le 3 mars 2021.

Si vous n’êtes pas satisfait·e de votre résultat de mutation ou d’affectation, contactez le SNUEP-FSU pour obtenir des conseils et une aide pour vos démarches ultérieures, y compris un éventuel recours.

Vous pouvez dès maintenant me joindre par mail : cpsnuepgrenoble@free.fr

COMMUNIQUE DE PRESSE

Revalorisation dans l’éducation ?

Le Ministre de l’Éducation Nationale a annoncé des mesures de revalorisation salariale des enseignant-es pour 2021.

La FSU regrette en premier lieu que ce ne soient pas l’ensemble des personnels qui soient concerné-es. Elle alerte en particulier sur l’urgence d’une revalorisation des AESH (accompagnant-es d’élèves en situation de handicap) et de l’ensemble des personnels titulaires et contractuels qui concourent au service public d’éducation, quelles que soient les missions assurées.

La FSU considère que la Fonction publique devrait être le cadre pertinent des discussions salariales, en particulier sur la valeur du point d’indice et sur les mesures de carrière nécessaires. Pour la FSU, la revalorisation des rémunérations doit d’abord se faire par l’indiciaire et les indemnités se limiter à l’exercice de sujétions particulières. Avec ses annonces d’hier, le ministère s’inscrit dans une toute autre logique, privilégiant la revalorisation sous forme de primes à la pérennité non assurée et limitée à certains personnels.

Une prime d’équipement de 150 euros nets annuels est créée. Avec un montant si faible au regard des coûts importants d’équipement et de connexion informatiques, cette prime ne peut être qu’un premier pas vers une prise en charge par l’employeur de l’ensemble des dépenses occasionnées par l’utilisation par les agent-es de leur matériel personnel. La FSU demande que son montant soit beaucoup plus significatif, elle acte positivement son versement indépendamment de l’avancée dans la carrière et aux psychologues de l’Éducation Nationale, mais dénonce l’exclusion de son bénéfice de nombreux personnels, à commencer par les CPE ou encore les professeurs documentalistes, elle continuera à intervenir en faveur de ces personnels.

Une prime dite « d’attractivité », d’une centaine d’euros au tout début de la carrière et dégressive jusqu’à une trentaine d’euros aux personnels d’enseignement, d’éducation, d’orientation et de psychologie ayant 15 ans de carrière est créée. Pour les contractuel-les en début de carrière, la prime serait de 54 euros mensuels. Les stagiaires seraient exclus du bénéfice de cette prime alors qu’ils en ont le plus besoin. Si des mesures d’urgence ciblées sur le début de la carrière sont nécessaires, pour la FSU elles devraient être d’une toute autre ampleur : n’être qu’un des éléments de la réponse aux enjeux d’attractivité des professions de l’enseignement et ne constituer qu’une première étape vers une revalorisation de l’ensemble de la profession…. La FSU demande également des mesures immédiates et de plus long terme pour les collègues en milieu et en fin de carrière. De ce point de vue, la seule annonce du Ministre d’augmenter un peu les ratios de promotions à la hors classe est très insuffisante, car il faudrait aussi permettre une fin de carrière de tou-tes au dernier grade de leur corps et aménager les fins de carrière en rétablissant la cessation progressive d’activité.

La FSU a ainsi dénoncé l’absence de certitude sur une loi de programmation qui donnerait pourtant de la visibilité et des garanties sur la pérennité et l’amplification des mesures prises en 2021 afin de répondre au déclassement salarial. Plutôt que d’user de circonvolutions langagières stériles, le ministre doit sans attendre annoncer les moyens qu’il compte y consacrer et le calendrier d’application …

Enfin, la FSU demande que le processus de revalorisation intègre la question de l’égalité professionnelle femmes hommes. Les mesures contenues dans l’accord égalité peinent à se mettre en place, les inégalités de carrière et de salaire continuent d’exister ; il faut mettre en œuvre des leviers plus puissants pour les supprimer, c’est loin d’être le cas actuellement.

À ce jour, non seulement la loi de programmation n’est pas actée, mais en plus la question de contreparties exigées en échange d’éventuelles revalorisations à partir de 2022 plane toujours sur les discussions. Les objectifs du « Grenelle de l’éducation », organisé en ateliers thématiques sur toutes les dimensions des métiers, n’ont toujours pas été clarifiés. À l’inverse d’une revalorisation liée à des missions supplémentaires, la FSU exige une revalorisation de l’ensemble des personnels de la Fonction publique, des créations de postes à la hauteur des besoins de la société et de la nécessaire transition écologique, et un allègement de la charge de travail.

Les Lilas, le 17 novembre 2020