COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Loi sécurité globale :
sortir des logiques sécuritaires et
renforcer la cohésion sociale

Comme cela avait été annoncé il y a plusieurs mois déjà, le gouvernement présente actuellement son projet de loi « sécurité globale ». Ce projet prévoit des mesures qui restreindraient gravement les libertés publiques et notamment le droit à la vie privée et la liberté d’information, sans offrir aucune garantie supplémentaire contre le terrorisme, empêchant de fait toute dénonciation de dérives et violences policières. La FSU, en accord avec les associations de défense des droits de l’Homme et de la liberté de la presse ainsi que la Défenseuse des droits, dénonce de graves dangers pour le respect de la vie privée, la liberté d’information et la liberté d’expression garantis par la Constitution. Des principes que Samuel Paty, notre collègue assassiné a justement payés de sa vie, et qu’il serait indigne de bafouer ainsi. Les policiers municipaux pourraient consulter les images de vidéoprotection – alors même qu’ils ne peuvent enquêter sur des actes terroristes ; les images des caméras piétons des policiers pourraient être exploitées en temps réel, sans objectif explicite, mais le risque est patent qu’elles servent notamment à la reconnaissance faciale des manifestant-es et des passant-es, en lien avec les données enregistrées par la police dans ses divers fichiers. Enfin, l’utilisation de drones permettrait une surveillance très étendue et particulièrement intrusive, contribuant à la collecte massive et indistincte de données à caractère personnel.  Le gouvernement entend également restreindre, voire interdire la diffusion d’images de policiers dans l’exercice de leurs fonctions, y compris par la presse et même en l’absence d’intention malveillante envers les fonctionnaires de police. Cela entre sinistrement en résonance avec la logique confrontationnelle en matière de maintien de l’ordre qui prévaut depuis plusieurs années et la montée en puissance des violences policières. S’il est légitime de vouloir protéger l’identité des fonctionnaires de police en dehors de leurs fonctions, dénoncer les violences de certains individus est un droit. Mais qu’y a-t-il donc à cacher ? Les images de violences policières font mauvais effet, et sont plus difficiles à nier pour un gouvernement qui a théorisé une pratique violente de maintien de l’ordre, décriée sur le plan international. L’action des forces de sécurité est par nature publique, et la publication d’images relatives aux interventions de police est légitime et nécessaire au fonctionnement démocratique, comme à l’exercice de ses propres missions de contrôle du comportement des forces de sécurité. Pour la FSU, une police républicaine au service de la population ne doit rien avoir à cacher, et le droit à l’information doit être respecté. Une société dominée par le répressif et l’arbitraire s’appuyant sur le contrôle, la surveillance des populations, de surcroît par le fantasme de nouvelles technologies salvatrices mène à l’impasse. Au contraire, et plus fortement encore aujourd’hui, c’est l’exigence démocratique, corollaire d’apaisement, qui doit prévaloir et c‘est à l’amélioration des conditions de vie, à la résorption des inégalités, à la fin des discriminations, au renforcement et à l’accès aux droits sociaux, à l’éducation, à la culture…qu’il faut s’attacher.

Les Lilas, le 16 novembre 2020

COMMUNIQUE DE PRESSE

SITUATION SANITAIRE :
COMMUNIQUÉ COMMUN
FSU, UNSA Education, Sgen-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, SUD Éducation, Sncl-Faen

Paris, le 16 novembre 2020
Au vu de la situation sanitaire et des tensions qu’elle fait peser sur le système éducatif, mais aussi du fait de la forte inquiétude des personnels de l’Éducation nationale sur le rôle de l’École dans la propagation de l’épidémie, les organisations FSU, UNSA Education, Sgen-CFDT, CGT Educ’action, SNALC, SUD Éducation, Sncl-Faen demandent :

  • l’organisation de points réguliers entre le ministère et les organisations représentatives, notamment à chaque fois que des annonces importantes sont faites publiquement. À ce jour, une seule réunion a eu lieu depuis le début de l’année, ce qui est très insuffisant ;
  • la mise en oeuvre du cadre national relatif au plan de continuité pédagogique et l’élargissement aux collèges et aux écoles des possibilités aujourd’hui offertes en lycée en termes d’organisation pédagogique ;
  • un soutien sans faille de l’administration envers l’ensemble des personnels afin de leur apporter de l’assistance quand ils en ont besoin, et surtout d’éviter de leur compliquer la tâche par des contrôles tatillons, notamment sur les fonctionnements pédagogiques retenus ;
  • le recrutement de personnels (remplaçants, assistants d’éducation) comme annoncé par le ministre lors de la conférence de presse du 12 novembre, afin non seulement d’améliorer les conditions d’exercices actuelles, mais également d’anticiper sur les scénarios futurs ;
  • l’arrêt de toute utilisation et de toute communication par le ministère de chiffres dont la fiabilité est remise en cause par les méthodes de collecte, chiffres qui pourraient conduire à sous-estimer la propagation du virus au sein des écoles, collèges et lycées et, en cela, mettre en danger la santé des personnels et des usagers.

COMMUNIQUÉ

FACE A LA RÉPONSE INSUFFISANTE DU MINISTRE : UNE MOBILISATION NÉCESSAIRE

Depuis le mois de juillet, les organisations syndicales avaient prévenu le ministère sur les risques « sanitaires et de décrochage scolaire » en cas de deuxième vague épidémique et avaient pointé des moyens à mettre en œuvre. Alors qu’il se déclarait prêt face à ce rebond avec son protocole soi-disant renforcé, il aura fallu attendre une mobilisation de la profession dès la rentrée des vacances d’automne et la menace d’une grève nationale intersyndicale pour que J.-M. Blanquer daigne enfin répondre partiellement aux attentes légitimes des enseignant·es.

Partiellement, parce qu’en matière de recrutements nécessaires d’enseignant·es pour assurer les dédoublements, d’agents territoriaux pour assurer la désinfection des locaux, de médecine scolaire pour recevoir les jeunes, de personnels de vie scolaire pour les encadrer en dehors des cours, rien de nouveau.

Partiellement parce que les consignes sont, même pour la possibilité offerte de dédoubler les lasses, pour le moins bancales, et que des chef·fes d’établissements rechignent encore à protéger les enseignant·es, les élèves et leurs familles à l’orée du 9 novembre, date d’entrée en vigueur du protocole dit « renforcé ».

Partiellement parce que le ministère feint de croire que, dans les ateliers, l’enseignement peut être dispensé dans des conditions normales.

Partiellement parce que rien n’est encore envisagé à ce stade pour que les risques subis par les élèves en les forçant à participer à leurs PFMP soient levés par un report obligatoire de ces dernières.

Toutes ces raisons légitimaient largement le maintien du mot d’ordre de grève pour ce mardi 10 novembre 2020. Le SNUEP-FSU se félicite de la participation importante que cet appel a généré. Beaucoup de temps et d’énergie ont déjà été perdus. Il faut que le ministre entende enfin ce que lui dit le terrain et qu’il procède rapidement aux ajustements nécessaires.

Le SNUEP-FSU appelle les équipes à rester mobilisées car, au-delà du grave problème sanitaire que nous vivons, c’est aussi la question de nos conditions de travail qui est posée. Or le ministre persiste à maintenir son projet de supprimer 1800 postes dans le 2 d degré pour la rentrée prochaine. Les ateliers de son « Grenelle » sont aussi une source de vive inquiétude. Pour le SNUEP-FSU, la revalorisation des salaires doit s’accompagner aussi d’une véritable amélioration de nos conditions de travail.

CP-mobilisation10-nov-2020

Communiqué DE PRESSE

Face aux urgences,
aux côtés des jeunes et des salarié.es !

Depuis le 30 octobre les salarié-es et la population subissent un deuxième confinement suite lié au Covid 19, pour lequel le gouvernement porte une lourde responsabilité.
Cette décision est intervenue alors que la saturation des hôpitaux est proche, le nombre de lits en réanimation s’avère encore une fois gravement insuffisant, les personnels de santé sont épuisés les mettant en danger en même temps que les patient-es.
A quelle situation sanitaire faudra-t-il faire face pour qu’enfin les mesures d’urgence en matière de santé soient prises ? Nous revendiquons de toute urgence :

  • – la distribution gratuite des masques,
  • – l’ouverture de lits de réanimation en nombre suffisants dans les hôpitaux publics,
  • – la création des 400.000 emplois pérennes supplémentaires nécessaires y compris dans le médico-social et l’action sociale
  • – une revalorisation bien plus conséquente des salaires des soignant.e.s et de ces personnels, y compris des étudiant-es en santé réquisitionnés-es.

Revenir sur la casse de l’hôpital public ne peut plus longtemps être différé.

Ce confinement est encore axé sur une stratégie de continuité de l’économie avant tout, qui cette fois-ci inclut l’ouverture des écoles dans des conditions sanitaires qui posent de sérieux problèmes. Cette ouverture dans ces conditions déplorables, a une fonction économique avant tout, alors que c’est l’enjeu pédadogique et la sécurité sanitaire qui doivent primer. Les protocoles sanitaires sont impossibles à mettre en oeuvre par manque de moyens, la saturation des espaces et des classes, par manque de personnel éducatif, d’entretien, de restauration et périscolaire. Encore une fois la réponse du gouvernement vis à vis des lycéen-es et personnels en grève, c’est la répression et la violence policière ! Ceci n’est pas acceptable.

Nous revendiquons tous les moyens nécessaires pour que les élèves et les étudiant-es, et que les enseignant- es et l’ensemble des personnels socio-éducatif soient protégé-es et puissent faire cours en présentiel, et dans des conditions matérielles et morales satisfaisantes.

Si l’urgence à faire cesser la pandémie ne se discute pas, il n’en est pas de même des conditions dans lesquelles les salarié-es continuent de travailler et plus particulièrement ceux des secteurs de première nécessité. Il est urgent que le gouvernement abroge enfin les jours de carences. Le télétravail rendu obligatoire doit aussi questionner : les dangers d’une exploitation des travailleureuses via ce mode de travail sont importants (absence de matériel, de temps de pause, de séparation avec le temps personnel…) tandis que les femmes subiront par ce biais encore plus l’injonction de devoir gérer le professionnel et les tâches domestiques et d’éducation.

La précarité et le chômage s’aggravent encore, les mécanismes de compensation mis en place à travers le chômage partiels sont certes utiles mais insuffisants. Ils ne peuvent cacher les licenciements massifs et d’opportunité des grandes groupes, tandis qu’on leur verse des subventions et aides de toutes natures sans conditionnalité ni contrepartie. Ils ne peuvent pas non plus compenser les dégâts provoqués par la mise en place du premier volet de la réforme de l’assurance chômage dont nous exigeons l’abrogation dans sa totalité. Les minimas sociaux et les salaires doivent être fortement revalorisés pour permettre aux plus pauvres, de plus en plus nombreux, de subvenir à leurs besoins. Le RSA doit pouvoir être versé dès 18 ans et l’aide à la recherche du premier emploi remis en place. Face à l’explosion de la précarité étudiante il faut d’urgence augmenter le nombre de boursier.es, le montant des bourses et des APL. La réduction et le partage du temps de travail doit urgemment être mis en place, comme réelle alternative à un marché de l’emploi qui va à sa perte.

Et si le travail continue, la possibilité réelle de se défendre syndicalement, la liberté de manifester, de se rassembler, de contester doivent aussi être garanties à l’ensemble des travailleur-euses, et ceux et celles qui expriment leurs opinions !

Les choix de ce gouvernement sur ce qui relève pour lui de la première nécessité laissent aussi songeur, et les atermoiements sur les ventes en grande surface de livres illustre bien la limite de ces choix. On veut nous faire croire que l’impératif de faire baisser la contamination doit se traduire par le sacrifice de toutes les activités culturelles, sociales de convivialité : ceci renvoie en réalité à des choix de société. Ce sont les libertés publiques qui de fait sont de plus en plus menacées et les discours véhiculant des exclusions et des idées d’extrême droite en viennent à primer dans les médias. A l’instar de la remise en place de l’état d’urgence qui pourra servir à déroger aux droits et libertés individuelles et collectives, on « habitue » la population à la réponse répressive comme étant du champ de la normalité.

Rien n’a été impulsé également pour entamer les réflexions urgentes à avoir en matière de reconversions d’emplois sur ce que nous consommons, produisons, comment et dans quelle condition, en lien avec les impératifs écologiques.

Cette crise majeure doit être l’opportunité et l’obligation d’impulser une réelle transformation sociale et écologique.

Que ce soit sur les mesures d’urgences pour contrer la pandémie, ou sur les revendications sociales et salariales, nous appelons les travailleur-euses, jeunes, retraité.es, précaires et chômeur-euses à exiger le respect de leurs droits et leurs libertés, à se mobiliser partout où c’est possible pour imposer un réel jour d’après.

Nos syndicats organiseront des initiatives publiques sur ces sujets dans les semaines à venir. Nous serons au côté des jeunes et des salarié.es en lutte. Nous nous reverrons régulièrement dans la période.

Les inquiétudes de la communauté éducative

Après l’hommage à Samuel Paty, l’émotion, le malaise et les très vives inquiétudes de la communauté éducative

Malgré les revirements ministériels, les consignes contradictoires et la grande confusion qui a régné, la communauté éducative a tenu à rendre aujourd’hui un hommage digne de ce nom à Samuel Paty, y compris parfois en étant contraints de recourir à la grève. Les personnels sont en colère car c’est pour faire dignement fonctionner le service public d’éducation qu’ils ont dû recourir à la grève ! A travers cet hommage, les personnels et les élèves ont dit ensemble leur émotion, leurs pensées en direction de la famille et des proches de leur collègue, et aussi qu’ils n’oublieraient pas qu’un professeur a été assassiné lâchement pour avoir exercé ses missions. Les personnels ont prouvé aussi qu’il fallait préparer collectivement la façon de s’adresser aux élèves, de trouver les mots pour leur permettre de s’exprimer afin de s’approprier les notions complexes de laïcité et de liberté d’expression qui permettent le vivre ensemble. Cet attentat pose des questions lourdes qu’il convient de traiter sur le fond. Le ministère n’a pas permis aujourd’hui à tous les personnels de se réunir pour préparer cette journée et faire remonter leurs besoins en termes de protection et de formation, ces besoins devront être recueillis et traités par des réponses d’ampleur.

Plus que jamais le rôle de l’éducation, celui de l’émancipation des individus, celui de la construction du vivre ensemble est apparu comme essentiel. Ce rôle se poursuit en dépit du contexte sanitaire et des difficultés qu’engendre le risque épidémique. Le soutien du pays aux enseignants s’est manifesté, il doit se traduire par des mesures et une véritable revalorisation des métiers de l’éducation. Le refus de mettre en œuvre des conditions sanitaires véritablement protectrices, en particulier en organisant des petits groupes d’élèves, témoigne une fois de plus que ce n’est pas l’optique du Ministre, il faut que cela change. Les personnels souhaitent continuer à accueillir les élèves mais exigent pour cela des conditions sanitaires véritablement protectrices, ce qui implique le recrutement d’urgence de personnels d’entretien, de vie scolaire, et d’enseignement, en particulier pour alléger les effectifs.

La FSU exige que le ministre entende enfin les personnels sur leurs revendications : revalorisation de tous les métiers, amélioration et sécurisation des conditions de travail, respect des missions.

La FSU appelle les collègues à poursuivre les mobilisations engagées aujourd’hui, elle proposera un cadre d’action intersyndical pour faire entendre la voix des personnels de l’éducation.

Les Lilas, le 02 novembre 2020

L_emotion_le_malaise_et_les_tres_vives_inquietudes_de_la_communaute_educative