ordonnance 2020-347 du 27 mars 2020

« adaptant le droit applicable au fonctionnement des établissements publics et des instances collégiales administratives pendant l’état d’urgence sanitaire »

Ordonnance-sur-le-fonctionnement-des-instances-08-04-2020

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Examens professionnels 2020 : l’urgence d’une clarification

communiqué-examens-2020

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courrier des fédérations de l’éducation

Monsieur Jean-Michel BLANQUER
Ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse
110 rue de Grenelle
75357 Paris SP 07

Paris le 1 er avril 2020

Monsieur le Ministre,

Alors que les vacances de printemps démarreront ce samedi dans la zone C, vous avez annoncé la mise en place, pendant cette période, d’un programme de soutien scolaire divisant ainsi les élèves en deux catégories, celles et ceux qui auraient besoin de se reposer et celles et ceux qui auraient besoin de remédiation.

Tous les élèves, parents d’élèves et personnels ont droit aux vacances et en ont besoin. Les parents d’élèves demandent à ce que s’arrête la pression qui s’exerce sur eux et leurs enfants.

Continuer à marteler qu’il faut faire de la remise à niveau à distance pour certains élèves, c’est entretenir l’idée que l’objectif reste d’avancer vers l’acquisition de nouvelles notions sans qu’il n’y ait de freins importants voire insurmontables par certains. Des élèves ont des difficultés qui ne peuvent être dépassées que par un accompagnement spécifique et en présentiel sur du long terme, d’autres n’ont pas les conditions matérielles et enfin des familles sont plongées dans les plus grandes difficultés pour soutenir leurs enfants. Certaines ne le peuvent pas par manque de connaissances, de matériel, d’espace ou de disponibilité. Ce faisant, vous demandez aux parents d’endosser un rôle qui n’est pas le leur. Face à l’ampleur de la tâche, se développent culpabilité parentale, stress, situations conflictuelles provoquant au mieux renoncement au pire des violences verbales ou physiques.

L’heure est à prendre soin de sa santé sans ajouter de la culpabilité, c’est pourquoi les exigences ministérielles doivent être réorientées. Il faut cesser de tenir médiatiquement et dans les instructions transmises un discours de continuité pédagogique qui induit l’idée de progressions, d’assimilation de notions nouvelles.

Les inégalités existent, le confinement, hélas, n’efface pas ces réalités mais les révèle plus cruellement encore et les exacerbe. Il convient de ne pas les creuser davantage. Il s’agit avant tout de maintenir le lien avec les élèves et les familles pour les rassurer et les accompagner, dans le respect du droit à la déconnexion de tous et des statuts des personnels. Il convient aussi de faciliter pour tous la reprise quel que soit le moment où elle aura lieu.

Vouloir à tout prix enseigner de nouvelles notions durant la période de confinement va inévitablement aggraver les inégalités scolaires, entre les élèves qui auront été dans des conditions matérielles propices aux apprentissages et les autres. Dans ce sens, il ne doit pas y avoir de prise en compte d’évaluations qui auraient eu lieu pendant la période de confinement, ni au retour de celle-ci sur ce qui aurait été étudié dans cette période.

S’il est nécessaire de se poser ensemble la question de l’après, il faut cesser sur le temps présent de multiplier les messages. Il faut au contraire avoir une parole claire et rassurante : si le lien éducatif a été maintenu avec les élèves dans la période de confinement, le fonctionnement normal de l’école s’est arrêté le 13 mars et à la reprise, tous les éléments de programme seront repris en tenant compte de ce temps suspendu : c’est cela qui constituera la continuité des apprentissages due à tous les élèves.

Il est donc nécessaire que vous affirmiez clairement aux enseignant-es comme aux familles, que les vacances scolaires doivent être un temps de repos et de coupure. Faisons confiance aux équipes pour maintenir le lien éducatif avec leurs élèves et les familles.

C’est ce message que nos organisations portent ensemble aujourd’hui.

C’est ce message que nous vous demandons d’adresser rapidement à l’ensemble de la communauté éducative.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de nos salutations respectueuses.

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Communiqué de presse fsu

Paris le 1er avril 2020

POUR UN TRAITEMENT MOINS INÉGALITAIRE, UN REPORT DE LA PROCÉDURE D’AFFECTATION «PARCOURSUP » EST INDISPENSABLE

Malgré la situation de confinement due au coronavirus, le calendrier Parcoursup est maintenu sous prétexte que la procédure est totalement dématérialisée [1]. Les élèves ont donc jusqu’au 2 avril pour compléter leur dossier avec des documents demandés par certaines formations (CV, lettres de motivation, …) et confirmer leurs vœux.

Pour s’adapter à la situation d’urgence sanitaire, le ministère propose divers moyens [2] à l’élève pour terminer la procédure : numéro vert, permanence téléphonique du lycée, messagerie, réseaux sociaux, site web Parcoursup. Les professeur·es, notamment principaux/ales, et les Psychologues de l’Éducation Nationale (PsyEN) sont chargé·es d’aider leurs élèves par n’importe quel moyen. Mais, confiné·es dans leurs familles, les différences de conditions de vie et de logement (fratrie malade, promiscuité, exiguïté, stress, fatigue émotionnelle, insomnie, dépression, équipements insuffisants, services internet limités ou défaillants) devraient s’ajouter aux inégalités sociales pré-existantes et celles habituellement engendrées par Parcoursup [3]. Le ministère n’a aucune idée du matériel informatique et de la qualité de la connexion dont disposent les foyers. Il va même jusqu’à exiger que “toute personne qui connaît des candidats résidant en « zone blanche » sans accès à internet est invitée à faire connaître les possibilités aux candidats concernés”. Comment ? Par téléphone ? Le ministère invite-t-il cette personne à rendre visite aux candidat·es alors qu’il est interdit de sortir (ce cas n’est pas prévu parmi ceux permettant une sortie du domicile) ? Les solutions proposées par le ministère ne prennent pas en compte la disponibilité des personnels éducatifs qui ont également aussi une famille et rencontrent eux-mêmes également des problèmes consécutifs au confinement et de la surcharge de travail du suivi à distance des apprentissages de leurs élèves ou étudiant·es.

Avec l’autonomie des établissements d’enseignement supérieur, c’est à chacun d’eux de résoudre la mise en place de la procédure d’examen des dossiers. Compte tenu des difficultés des jurys des commissions d’examen des vœux et des commissions d’accès à l’enseignement supérieur à se réunir, le risque est grand de voir s’accroître encore le recours aux algorithmes locaux particulièrement stigmatisants et opaques pour les lycéen·nes.

Pour une égalité pour toutes et tous, les syndicats de la FSU (SNASUB, SNEP, SNES, SNESUP, SNETAP, SNUPDEN, SNUEP) demandent un décalage du calendrier prenant en compte la période de confinement à la fois pour la confirmation des vœux mais aussi pour le retour des résultats des établissements d’enseignement supérieur.

Les syndicats de la FSU sont conscients que ce décalage peut engendrer une augmentation de la pression des demandes de logements consécutifs à l’acceptation dans une formation. A charge au gouvernement de mettre les moyens après le confinement pour aider les élèves à trouver un logement. Dans les filières sélectives, les syndicats de la FSU appellent les collègues à examiner les dossiers avec “bienveillance” et attirent l’attention sur les inégalités sociales qu’engendrent les oraux en visioconférences ou par téléphone. Concernant les licences, le SNESUP-FSU réaffirme la nécessité de ne pas classer les dossiers pour permettre l’accès à tous et toutes à l’enseignement supérieur dans la filière du choix de l’élève et rappelle son mot d’ordre “toutes et tous ex aequo”.

[1] Ordonnance n°2020-351 et Procédure parcoursup et vovid-19 : organisation des commissions d’examen des vœux : https://services.dgesip.fr/fichiers/Covid_19-Fiche-formations-CEV_.pdf
[2] https://www.parcoursup.fr/index.php?desc=covid19
[3] https://www.snesup.fr/sites/default/files/fichier/mensuel_ndeg_683_dossier_formation.pdf

SNESUP-FSU – 78 rue du Faubourg-Saint-Denis 75010 Paris – Tél. : 01 44 79 96 10 – sg@snesup.frwww.snesup.fr
SNES-FSU – 46 avenue d’Ivry 75647 Paris Cedex 13 – Tél.: 01 40 63 29 00 –
secgene2@snes.eduhttps://www.snes.edu/
SNASUB-FSU – 104 rue Romain Rolland – 93260 LES LILAS – Tél : 01 41 63 27 51
snasub.fsu@snasub.frhttp://www.snasub.fr/
SNEP-FSU – 76 Rue des Rondeaux – 75020 Paris – 01 44 62 82 10
https://www.snepfsu.net/
SNETAP-FSU – 251 Rue de Vaugirard 75732 PARIS Cedex 15 – Tél. : 01 55 76 92 80
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SNU.PDEN-FSU – Bourse du Travail – Place de la Libération 93016 Bobigny Cedex
Tél. : 06 36 95 35 94 – snupden@fsu.frhttp://snupden.fsu.fr/
SNUEP-FSU – 38 rue Eugene Oudiné 75013 Paris – Tél : 01 45 65 02 56
snuep.national@wanadoo.fr – http://snuep.fr/

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